Les vidéos officielles de la course et le départ Live
Ce bout de caillou, très proche des côtes du Sud Est de l’Irlande est balayé par les plus grandes tempêtes Atlantiques. Mystérieux et sombre, c’est un endroit dont les récifs ont fait la renommée, jusqu’au jour où un phare a été érigé. Du haut de ses 54 mètres il éclaire régulièrement une flotte de près de 400 voiliers de 3000 équipiers venus contourner son halo de lanternes.
Depuis 1925, le Royal Ocean Racing Club organise cette course de 605 milles nautiques dont le départ est donné à Cowes, port de l’île de Wight. Les concurrents – amateurs comme professionnels – en double ou en équipage, sur des bateaux de toutes tailles, monocoques et multicoques, sortent du Solent, longent la côte Sud de l’Angleterre jusqu’à doubler Land’s End. Ils tiennent ensuite le cap à travers la mer Celtique vers le Fastnet Rock et son phare à contourner avant de redescendre en laissant les îles Scilly (Bishop Rock) à bâbord, passent le Cap Lizard et rentrent dans la baie de Plymouth pour passer la ligne d’arrivée.
La Rolex Fastnet Race est réputée difficile : les passages de dépressions sont fréquents et l’océan peut se montrer sous ses plus mauvais jours, même en été. Lors de l’édition 1979, la course essuie une tempête qui reste comme l’une des plus violentes enregistrées à ce jour dans la région (Force 10). Sur 306 partants, 75 bateaux chavirent, cinq coulent et 18 marins perdent la vie. Jamais une course à la voile n’a connu pareille tragédie.
De nos jours, la Rolex Fastnet Race est la plus internationale des courses au large (26 pays représentés). C’est un challenge inscrit aux programmes de courses pour toutes les équipes professionnelles, qui attire de très nombreux amateurs éclairés, entre amis ou en famille ; mais surtout c’est un formidable cadre pour des évènements corporatifs, pour booster vos équipes en remplacement des traditionnelles séances d’incentives ou de team building théoriques…
Cet évènement permet aux marins amateurs de se mesurer durant la même course à leurs skippers professionnels favoris, des magnifiques yachts classiques aux bateaux de course les plus rapides de la planète – et tout ce qui se trouve entre les deux. Quelque chose d’unique et d’impensable dans la majorité des autres sports !
Cette édition 2019, la 48ème, était une première pour moi sur cette course que tout navigateur souhaite faire une fois dans sa carrière. Elle s’est révélée intense, variée et sacrément disputée !
Dans ces quelques lignes, je vais tenter de vous transmettre cette expérience unique vécue durant près de 3 jours en course sur un monocoque de 12m19 de la Class40 (bateaux de la Route du Rhum) à laquelle j’ai pris part en tant que co-skipper, coach et navigateur. A bord, nous étions trois avec Cédric, skipper propriétaire amateur passionné et volontaire, ainsi que Sylvain, préparateur de bateaux de course avec qui nous préparons le bateau cette saison.
Pourquoi l’avant départ est aussi important que la course
Participer à sa 1ere Rolex Fastnet Race, c’est entrer dans un environnement qui impressionne ! Courants, bancs de sable, trafic maritime, effets de sites, 400 concurrents… Avant le départ, la préparation technique, logistique et de l’équipage est minutée et le travail collectif orienté vers un seul but : être prêts au Top départ sur la ligne en ce samedi matin du 3 août.
Les conditions annoncées sont difficiles avec les 2/3 de la course prévus dans des vents supérieurs à 20 nœuds.
Nous sommes sur l’eau, vent de Sud Sud-Est de 10 à 13 nœuds, le compte à rebours annonce 4 minutes avant départ.
Cédric est à la barre, Sylvain aux réglages et moi à la tactique et stratégie, nous avons étudié la situation de notre environnement autour de la ligne de départ en passant en revue tous les critères de la «check-list stratégique» afin d’en sortir le ou les paramètres prédominants qui vont guider la prise de décision.
- A 3 min du top, je valide le choix de notre voile d’avant et donne la consigne de hisser le Code5.
Nous sommes positionnés au centre de la ligne de départ qui court du mât du Royal Yacht Squadron à Cowes au Sud, vers la bouée West Bramble au Nord. - A 2 min du top, nous glissons de quelques longueurs au vent du gros paquet de concurrents Class40 et Imoca.
- A 1 min du top le spi est hissé, nous sommes bien placés, aucun bateau ne nous couvre et nous sommes lancés pour prendre le départ.
- Top départ, nous franchissons la ligne en 2e position dans notre catégorie, la Rolex Fastnet Race est lancée.
Nous sommes trois actifs sur le pont pour sortir du Solent entre l’île de Wight et l’Angleterre. La flotte commence à peine à s’étaler, la pression du départ et ses risques de collision se sont atténués.
Sortis en tête du Solent dans notre catégorie, l’euphorie d’un départ parfaitement exécuté s’estompe. Nous sommes en Manche en navigation hauturière, chacun a trouvé sa place et un rythme adapté aux conditions et à la durée de la course a été instauré (indispensable pour garder des points de repères temporels et respecter le rythme biologique).
Ce que l’on ne vit nulle part ailleurs
5 heures sur le pont à deux équipiers (dont 2h30 en veille à tour de rôle en l’absence de manœuvre) avec des occupations de tous les instants – surveiller et ajuster la route, les voiles. D’autres tâches sont à effectuer de façon régulière : relever un fichier météo, faire une mise à jour d’analyse stratégique, se nourrir…
Manœuvrer et régler les voiles, barrer, régler le pilote automatique, déplacer et ranger les poids mobiles pour un meilleur équilibre du bateau, s’émerveiller devant les dauphins, collecter et analyser les données météorologiques, suivre les dépenses et productions d’énergie du bateau, surveiller les concurrents, s’hydrater, lever la tête et interpréter le ciel et les nuages, faire bouillir de l’eau et attendre que son plat lyophilisé soit prêt, rire aux éclats avec ses deux équipiers, admirer le coucher de soleil, porter les mêmes sous-vêtements pendant 70h…, sentir les embruns vous fouetter le visage, supporter l’humidité des sous-vêtements dans un ciré pas étanche avant de l’enlever enfin pour s’allonger durant 5 heures (hors passage d’une marque de parcours ou d’une manœuvre complexe) avant que le manège ne reprenne 😉
Le chemin le plus facile n’est pas forcément le plus rapide
400 bateaux collectent les mêmes sources de données et les analysent avec les mêmes logiciels d’aide à la décision, et pourtant, il se passe toujours quelques chose. Des écarts de routes, de vitesses, des nuages, des courants, des effets de sites, des cargos, des pêcheurs, des équipiers malades…
20 concurrents dont 18 bateaux de course plus récents dans notre catégorie, ainsi que tous les bateaux plus gros que nous avons doublés ou laissés derrière nous : c’est une sacrée motivation sur le plan d’eau et cela participe au plaisir de la réussite collective : bien faire marcher notre bateau. Aucun de nous trois n’aurait parié sur une 8e place dans notre catégorie !
Venez relever le défi sur une prochaine édition
C’est le challenge idéal pour booster vos équipes !
- Team Spirit
- Rigueur
- Leadership
- Management
- Stratégie
- Gestion de risque
- Prise de décision
- Communication
Bonjour Nicolas
merci de ces informations
Je profites de l’occasion pour me présenter
l’on aura bientôt un rdv pour atelier / prépa mentale avec Lorient Grand Large
je suis coach pro labellisé avec INSEP et FFvoile pour accompagner la performance.
Je serai heureux de faire ta connaissance et voir si je peux t’être utile.
Je travaille avec pas mal de skipper , figaro, 650, Imoca, voile olympique
Comment travailles tu la gestion des émotions? le stress? ou la recherche de flow?
au plaisir de faire connaissance
cordialement
Gérard