ETAPE 1 :
2 juillet, 09h10 : Nouvelles du bord de « Grizzly Barber Shop-Cabinet Z » (61), Cédric de Kervenoael et Nicolas Boidevézi. Petit manuel de gestion de notre « entreprise » : Ensemble avec Cédric, nous co-construisons et agissons avec nos 5 sens. Lorsque l’un de ces sens n’est plus utilisable, comme durant cette nuit noire à glisser sous petit spi et 1, puis 2 ris GV; les 4 autres sens sont alors alertes. Une sensation de vitesse soudainement réduite, alors que nous étions en réflexion stratégique à l’intérieur nous amène à sortir sur le pont et à constater que la bulle de tissu blanc n’est plus là, en lieu et place « hissée et gonflée ». Mais où peut il bien être passé? Sous l’eau ! Après une bataille de quelques dizaines de minutes, nous avons pu récupérer notre spi entier, et ni une ni deux, le renvoyer ! J’ai tout de même du monter en haut des 18m de mat, de nuit avec une mer légèrement agitée pour récupérer la drisse restée la haut. Sport, chaleur, sueur. Les aléas de notre entreprise ! Ceux qui fédèrent et donnent une vision commune : avancer dans la bonne direction à la meilleure vitesse possible tout en prenant soin de l’équipage et du bateau. Tout va bien à bord, le petit jour approche, alors bonne journée à tous vos sens ! Nico 6 juillet, 03h39 : Nouvelles du bord de « Grizzly Barber shop-Cabinet Z » (61), C. de Kervenaoel, N. Boidevézi « Bonsoir à tous, Alors que la flotte se regroupe dans l’archipel des Açores pour cause de vent ultra faible, vous savez ce fameux Anticyclone des Açores ! On profite du paysage de la côte nord de Terceira, et on fait la course avec les galères portugaises très nombreuses autour du bateau. Ici la biodiversité marine est encore assez riche, nous avons croisé des tortues marines, des globicéphales… Pour ce qui est de nos concurrents, nous courrons toujours après « prendre la mer, agir pour la forêt » qui semble ne pas vouloir nous laisser passer. Pour la bière fraîche d arrivée, nous devrons patienter encore jusqu’à ce que le vent s établisse à nouveau sur le plan d’eau ! » Nico
6 juillet, 10h 45min 36s (heure de Paris) : « Grizzly Barber Shop – Cabinet Z » de Cédric de Kervenoael et Nicolas Boidevézi a franchi la ligne d’arrivée de la première étape de la 7e édition des Sables – Horta en septième position. Si les calmes émollients des Açores ont pu perturber le jeu à l’arrivée, cette première étape aura été particulièrement rapide puisque le septième, Grizzly Barber Shop – Cabinet Z de Cédric de Kervénoël et Nicolas Boidevezi, a lui aussi battu les temps du précédent record de Gonzalo Botin et Pablo Santurde de 5j 23h. La nouvelle valeur de référence sera donc de 5j 16h 39mn… Cédric de Kervenoael, skipper de Grizzly Barber Shop – Cabinet Z, 7e à Horta : « On a bien rigolé sur le début car ça glissait tout seul. Ce n’était pas trop dur physiquement même si c’était un peu impressionnant car les Class40, quand ça va vite au portant, ça fait du bruit. La trajectoire était toute droite, toute rectiligne et comme on savait qu’on allait moins vite que les autres, on s’est dit qu’il fallait qu’on fasse le moins de milles possible. On a donc évolué en milieu de flotte. Après ça, ce qui a été un peu écœurant, c’est que les nouveaux bateaux vont trois ou quatre nœuds plus vite que nous. Le premier matin, quand on a regardé les compteurs et qu’on a vu 40 milles de retard, ça nous a fait un peu mal, mais bon, on savait dès le départ qu’on ne courait pas dans la même catégorie. Au final, on finit 7e sur 13. C’est quasiment en milieu de tableau et pour ça, j’aurais signé d’avance. A présent, c’est fait. L’arrivée a été éprouvante car énervante. On a vu beaucoup d’animaux, beaucoup de choses dans l’eau, mais surtout, on n’avançait pas. En plus de ça, on ne savait pas si les gens du sud allaient passer ou pas. En étant au nord, on a eu cette espèce d’angoisse de se dire : soit on perd quatre places, soit on en gagne deux… Bref, ça a été un peu galère. Cette nuit, j’ai un peu dormi mais ça a été compliqué car on est resté tanqué sous Sao Jorge. C’est là que nos petits camarades de devant sont partis. Ils ont mieux joué le coup que nous, et ils nous ont mis dix milles ». Nicolas Boidevezi, co-skipper de de Grizzly Barber Shop – Cabinet Z, 7e à Horta : « Super première étape avec des conditions de rêve ! Côté perf, je partais en connaissance de cause, en sachant l’âge du bateau. Avec Cédric on avait fait l’ArMen Race, ce qui nous avait permis de nous caler un peu. J’avais pu voir que je n’avais pas de souci à me faire et ça s’est confirmé. On a ainsi pu fonctionner en confiance et de façon fluide. Ça, c’est top. La trajectoire a été assez évidente, mais avec les moyens qu’on avait, on ne pouvait cependant que regarder ce qui se passait devant. En tous les cas, je suis content d’avoir retrouvé un peu le large. Ça faisait un moment que je n’avais pas fait ça sur plus de quatre jours. Pour le reste, le parcours et la destination… ce parcours entre Les Sables et Horta reste une belle aventure, même quand on l’a fait cinq fois, dix fois. On a encore eu droit à un lever de soleil incroyable ce matin. Le seul truc frustrant c’est que par rapport à « Prendre la mer, agir pour la forêt », on a été en position favorable tout le temps mais on n’a jamais réussi à transformer, et ce n’est pas faute d’avoir été dessus. »
ETAPE 2
15 juillet, 19h14 : Des nouvelles du bord de « Grizzly Barber Shop-Cabinet Z » (61), Cédric de Kervenoael et Nicolas Boidevézi
Le luxe de la lenteur, A bord de nos vaisseaux modernes nous sommes équipés des dernières technologies; fibres exotiques pour les voiles, cordages et structures, capteurs ultra-hautes fréquences délivrant des informations quasi instantanées sur les conditions environnantes, vitesse et direction du vent, pressions atmosphérique, températures de l’eau et de l air – le tout renforcé par l’œil des satellites auxquels nous faisons appel pour récupérer une partie de ces informations, mais aussi vous envoyer de nos nouvelles à la rapidité d’un éclair. Ainsi nous paraissons armés pour avoir un coup d’avance sur les forces de la nature ! Que nenni ! Nous avançons à la vitesse d’un bipède pressé en composant avec les conditions imposées par ce qui se trouve au dessus de nos têtes, rien de plus ! Mais n’est ce pas une chance, un cadeau même ! Dans la lenteur s’accomplit la perception de notre environnement, l’adaptation de notre enveloppe corporelle et de ses capteurs – basse fréquence eux – . En re-lisant le récit de l’Endurance, mes pensées vont aux grands explorateurs. Il y a à peine plus d’un siècle, nos prédécesseurs eux, n’avaient pas le choix. « Consommer » était un mot inexistant, seule la curiosité, la patience et l’humilité s’additionnaient pour guider leur audace et cette imperceptible volonté de comprendre et de découvrir ce qui nous entoure. SHACKLETON sur l’Endurance, Thor HEYERDAHL et son Kon-Tiki ou encore FRANKLIN dans la découverte du passage du nord ouest, tous cherchaient à aller plus vite mais composaient avec les technologies de l’époque. Ils se fondaient dans le rythme imposé par des éléments rudes, une inconnue permanente que seul leurs expériences et observations compensaient. Leur savoir a permis leur lente progression, malheureusement parfois couronnée d’échec. Telle est la vertu première de l’aventurier digne de ce beau nom : faire que l’aventure soit déjà en elle même, par delà les aléas du meilleur et du pire, du succès et de l’échec, un accomplissement et une occasion de composer comme d’antan, avec la nature. Car si les hommes et leur mode de consommation ont changé, la nature reste fondamentalement la même – au dérèglement climatique près – !! Cette vague qui nous pousse n’est elle pas la même que celle qui a poussé SHACKLETON vers d’autres contrées ? A bord de Grizzly Barber shop – Cabinet Z, nous prenons toute la mesure de cette valeur à laquelle la contemplation se marie si merveilleusement. Pour revenir à nos préoccupations du moment, elles s’éclaircissent, avec mer plate, bleu profond, ciel parsemé de petits nuages indépendants, lune brillante se reflétant sur ces eaux calmes, nous y sommes bien et mesurons la chance que nous avons de partager un peu de cette aventure maritime. Le front froid qui nous menaçait d’orages ne nous a pas posé de problèmes, mieux, il se délite lentement en barrant la route des leaders ! Si aujourd’hui les données météorologiques nous aident dans notre stratégie, l’incertitude demeure et l’observation de terrain reste nécessaire. Le décalage créé ces dernières 24h sur nos concurrents directs nous satisfait et avec cette pincée d’audace nous croyons en notre route qui vise à entrer dans le golfe de Gascogne en nous préservant le plus possible des calmes engendrés par l’anticyclone qui se renforce dans notre sud ouest… A suivre ! Bonne après-midi à tous, Nico16 juillet, 12h04 : Des nouvelles du bord de « Grizzly’s Barber Shop – Cabinet Z » (61), Cédric de Kervenoael et Nicolas Boidevézi
Bonjour de Grizzly Barber Shop-Cabinet Z. Il est 03h30, belle nuit étoilée, 15 nœuds de vent, mer plate, code 5 trinquette et GV haute. Bateau marche à 9,5 nœuds de façon constante et facile, sans heurts.Une certaine monotonie règne à bord avec des gestes répétitifs de bordé ou de choqué de chariot dans les surventes qui se font de plus en plus rare. La tendance devrait être plutôt mollissante demain pour toucher du vent plus soutenu mercredi, ce vent qui devrait nous accompagner jusqu’aux Sables. C »est le pari de Grizzly d’aller chercher le vent de nord en espérant que les sudistes caleront. Pari pas évident avec beaucoup à gagner et pas mal à perdre… Il faut savoir jouer et nous avons fait notre choix routage après routage. Perdre demain pour l’emporter après demain cela va être crispant mais le choix est assumé. Nos petits camarades nous écrivent pour nous sonder et nous leur répondons avec une assurance et une certitude absolue. Les échanges sont assez amusants, chacun se plaisant à évoquer la décontraction du bord, la sieste de l’après midi et l’absence de fatigue pour mieux attaquer la suite des débats. Intox. Personne ne dort, tout le monde règle sans discontinuer et espère la faille de l’autre. En attendant nous n’avons toujours pas goûté les criquets (et non les grillons) que nous a remis Matthieu Claveau qui espère sauver la planète en nous faisant savourer ses coléoptères. Il va falloir en passer par un tirage à la courte paille pour décider qui de nous deux débutera ce festin. Le prétexte à tout ça est la phrase la plus convenue qui soit à l’annonce de ce type de dégustation: « ha mais il parait que c’est plein de protéines ! » Un peu de viande de grison et hop! point besoin de croquer les criquets qui craquent sous la dent et crispent nos esprits pour avaler des protéines. Mais promis nous filmerons la scène. Bonne journée à tous, Cédric16 juillet, 18h21 : Des nouvelles du bord de « Grizzly Barbershop-Cabinet Z » (61), Cédric de Kervenoael et Nicolas Boidevézi
Les images parlent d’elles mêmes! On aura jamais vu ça un bateau attelé aux dauphins mushé par un Grizzly ! PS: Brigitte (Présidente du comité technique) nous espérons que tu fermeras l’œil si proche de la retraite 😉 Nico17 juillet, 16h06 : Des nouvelles du bord de « Grizzly Barber Shop-Cabinet Z » (61), Cédric de Kervenoael et Nicolas Boidevézi
300 milles, ils nous ont collé 300 milles Grrrrr Bravo aux leaders même si vu d’ici ça parait logique compte tenu de leur différentiel de vitesse. Hier journée de M….(molle) du vent entre 4 et 9 nœuds sous spi compliqué avec des moyennes pitoyables pour tenter de gagner dans le nord. Du coup après midi à refaire le monde à ruminer pas mal de truc pas toujours agréables sur les vicissitudes de la vie et à parler projet avec Nico qui en déborde entre son projet Vendée Globe pour lequel il est vraiment formaté et ses expéditions notamment voile/montagne qui l’ont fait rentrer dans le cercle très fermé de la Société des Explorateur Français. Cool j’ai Gabart et Shackleton à bord avec site web à l’appui que demander de mieux !!!! En plus il est photographe à en croire les vidéos et clichés qu’il fait avec enthousiasme et talent. Les dauphins c’est lui et le lever de soleil et la pleine lune qui illustrent ce message c’est encore lui avec les faibles moyens du bord. De guerre las nous avons empanné ce matin et miracle le vent vient de rentrer dans la bonne direction. Alléluia ! 18 nœuds au 250 c’est pas mal on attends du 240 pour pouvoir fondre sur nos petits camardes même si nos espoirs de dépasser Prendre la mer Agir pour la Forêt (Matthieu et Rémi) se sont largement envolés. A présent le but est de conserver notre place vis à vis de SOS Mediterranée (pascal et guillaume), de Bijouterie Lassort (françois et Thomas) et de UPS SAILING- Unis pour la Planète (Morgane et Rémy). Le reste ce serait de la confiture sur laquelle les Grizzly se jetteront si ils en ont le choix. Donc c’est en principe parti pour quasi 36 heures de glisse ininterrompue avant de retrouver les Sables et de s’offrir une bonne tranche de Brioche Vendéenne; la meilleure !Cela ne va pas être non plus les surfs endiablés mais au moins on est dans la bonne direction. Content de retrouver la terre nos proches et forcément un peu mélancolique à l’idée que tout cela s’arrête car décidément on est bien en mer. Surtout comme dans cette course où, au delà de la compétition il y a l’idée du voyage. Car aller aux Açores c’est tout de même aussi et peut être surtout un voyage. Une destination de marins, une escale à ne pas manquer avec le célèbre bar fréquenté par les marins de toute la planète « chez Peter ». Ce bar où le Gin, la bière et les récits de mer coulent à flot. Les Açores qui se seront fait désirer avec 24 heures de pétole arrêtés au milieu des Galères Portugaises, des dauphins, des cachalots et des tortues. La vie sous marine grouille et c’est plutôt rassurant pour les nombreux défenseurs de la Planète. Aller cessons ces divagations et au boulot pour faire avancer ce bon vieux Grizzly si on ne veut pas être Fani comme disent les marseillais (n’est ce pas Pascal ?) Cédric18 juillet, 11h11 : Des nouvelles du bord de « Grizzly barber Shop-Cabinet Z » (61), Cédric de Kervenoael et Nicolas Boidevézi
Bonjour à tous de Grizzly Barber Shop Cabinet Z, Bravo aussi aux vainqueurs, ils méritent d’être dignement célébrés demain. Petite pluie fine ce matin après une nuit agitée où ça a envoyé du bois pour reprendre l’expression consacrée, expression qui s’applique d’autant plus à notre bateau que celui-ci est le seul à être en bois. Il a fallu abattre des arbres pour le fabriquer et nos amis amoureux de la Forêt Matthieu et Rémi nous l’on fait cher payer puisqu’ils sont désormais définitivement hors de portée et, sauf incident que nous ne leur souhaitons pas (tu parles…), ils finiront avec un bon fagot d’avance. Bravo à eux ils ont été brillants. On n’a pas chômé cette nuit grand spi trinquette et gv haute avec entre 19 et 25 nœuds à 135 du vent réel à zigzaguer dans le rail entre les cargos c’était chaud mais enivrant comme d’habitude. Surtout après les deux jours de petits temps que nous avons connus pour monter chercher le vent dans le nord. Après cette longue ascension c’est la descente tout schuss; nous voilà enfin récompensés. Nous luttons toujours avec nos deux concurrents direct SoS Méditerranée et Bijouterie Lassort ce qui nous oblige à mettre du charbon. La délivrance est proche, la bière aussi et pour respecter les consignes de Vanessa, nous ferons en sorte d’arriver avant la nuit ! Alors à ce soir pour une bonne tournée à refaire la course et pourquoi pas le monde, après ces sept jours de mer. Un grand bravo à l’organisation toujours aussi bienveillante et efficace et à dans deux ans pour écrire une nouvelle page de cette merveilleuse épreuve. Cédric18 juillet, 20h31 : Flash arrivée : « Grizzly Barber Shop – Cabinet Z », 10e aux Sables
« Grizzly Barber Shop – Cabinet Z » a franchi la ligne d’arrivée de la deuxième étape de la 7e édition des Sables – Horta en 10e position, ce jeudi 18 juillet à 18h 52min 04s (heure de Paris). Cédric de Kervenoael et Nicolas Boidevézi ont ainsi mis 6 jours 02 heures 44 minutes et 04 secondes pour boucler les 1 270 milles du parcours entre les Açores et la Vendée. Leur écart au premier, est de 1 jour, 05 heures et 36 minutes.
Cédric de Kervenoael, skipper de Grizzly barber shop – Cabinet Z : « La course est vraiment géniale, ça c’est sûr. On avait fait une belle première étape donc on était assez content de nous, même si c’était un peu du poker menteur à la fin. Ça a payé pour nous et pas forcément pour tout le monde. La deuxième étape, ça a été assez simple : on a vu les premiers partir. Sur les fichiers, pour nous, au départ, ça ne passait pas en allant en ligne directe. Il y avait une grosse dorsale et on avait en ligne de mire Mathieu (Claveau) et Rémi (Fermin) qui allaient un peu plus vite. A un moment-donné, on a donc pris la décision d’aller un peu plus nord parce que les routages nous faisaient espérer un bon flux de sud-ouest qui permettait de faire le tour de la paroisse. On a grimpé, grimpé, grimpé et on s’est dit que quand on serait au sommet, on allait redescendre sauf qu’on a passé un jour et demi horrible avec pas beaucoup de vent. On n’avançait pas et on voyait les autres, en bas, qui faisaient le tour de la montagne. On se disait aie, aie, aie, on va faire Fanny avec cette histoire et on va terminer dernier. On a empanné une première fois. On trouvait que ça ne le faisait pas. On est reparti dans le nord et là, quand on a réempanné, on a chopé le flux de sud-ouest et on a déboulé. On a fait une nuit, la nuit dernière, vraiment géniale. On était à 14-15 nœuds tout le temps. On a rattrapé les autres. On avait très peur de SOS Méditerranée mais on a fait notre route et ça a payé. Ce n’était pas fatigant physiquement mais moralement. On s’est retrouvé à parler de ski avec Nicolas. Je n’étais pas venu pour ça mais j’ai compris quelques trucs que je n’avais pas forcément pigé avant. En tous les cas, on n’a pas lâché le truc. On est super content d’être là. L’organisation est bienveillante, sympa… tout est au top et je pense qu’on a eu raison de faire ce qu’on a fait au final. »
Nicolas Boidevézi, co-skipper de Grizzly barber shop – Cabinet Z : « C’est toujours dur de partir des Açores. On n’a pas fait un départ de dingue mais après c’était très incertain et ce n’était pas évident de se positionner. Faire le choix entre faire le moins de milles possible et trouver de la vitesse quelque-part sur le plan d’eau : tel était le dilemme, et ça ne s’est pas éclairci pendant presque quatre jours. La décision a été compliquée mais ça a été une belle étape quand même. On a eu des belles conditions. Pas une goutte sur le bateau ou presque. On a adapté notre rythme aux conditions globalement calmes. On savait en partant qu’on avait un déficit de vitesse et on a fait au mieux avec, mais on a pris du plaisir en mer. Avec Cédric, on forme un super binôme, la confiance est là et le plaisir d’être en mer partagé avec Cédric est des plus agréables. Il n’empêche que c’était dur mentalement. Quand tu donnes tout et que ça ne fait rien, ce n’est pas facile à gérer. Il faut essayer d’être neutre dans les bons comme dans les mauvais coups, et mettre ses émotions un peu de côté. Je suis content en tous les cas d’avoir participé à cette très elle édition des Sables Horta Les Sables, retrouvé le large, la navigation en équipage réduit que j’affectionne particulièrement. »